February 26, 2018

Quelle quantité de dispositifs d’ancrage temporaires échoue ?

Les dispositifs d’ancrage temporaires (temporary anchorage devices = TAD) ont révolutionné les mécaniques de traitement en orthodontie.

Les TAD sont apparus relativement récemment en orthodontie. Il est évident que cette technique simple a changé en profondeur le monde de l’orthodontie. Par exemple, une revue systématique d’essais cliniques randomisés, a montré qu’en moyenne, on gagnait environ 1,7mm d’ancrage avec les TAD en comparaison à d’autres dispositifs de renforcement de l’ancrage.

La revue de littérature suivante nous donne de nombreuses infirmations sur les taux d’échec de ces dispositifs d’ancrage si utiles, les TAD.

Taux d’échec des mini-vis en orthodontie : revue systématique et méta-analyse.

Fahad Alharbi, Mohammed Almuzian and David Bearn

EJO Advanced access: doi:10.1093/ejo/cjx093

Cette étude a été menée par une équipe de Dundee en Ecosse, le European journal of orthodontics l’a publié.

L’équipe a réalisé cette étude dans le but de répondre à la question suivante :

Quel est le taux d’échec des mini vis TADs ?

Qu’ont-ils fait ?

Ils ont réalisé une revue systématique de littérature bien menée selon la technique PICO suivante :

Participants : toutes les personnes dont le traitement orthodontique comprenait la mise en place d’une mini vis.

Intervention : pose d’une mini vis pour renforcer l’ancrage

Outcome (résultat) : le premier résultat était la constatation de la perte de la mini vis causée par une mobilité ou une infection. Ils ont aussi cherché les co facteurs pouvant favoriser la perte de la mini vis.

Ils ont réalisé une recherche standard électronique d’essais cliniques randomisés et d’études de cohortes prospectives jusqu’à juillet 2017. Après avoir obtenu les articles, ils ont évalué leur risque de biais des essais avec l’outil d’évaluation de la Cochrane Library et avec l’échelle de Newcastle-Ottawa pour les cohortes.

Qu’ont-ils trouvé ?

Ils ont trouvé quarte-six articles au total. Seiez d’entre eux étaient des essais cliniques randomisés, trente des études de cohortes prospectives. Soixante-dix-sept pourcents des études ont été réalisées dans un cadre universitaire. Les données concernant 3250 mini vis ont été collectées.

Après avoir étudié le risque de biais, seuls deux essais cliniques présentaient un risque de biais faible. Ceci était principalement dû à l’absence ou à des erreurs de mise en aveugle. Pour eux, les études prospectives de cohortes présentaient un risque de biais modéré.

Le taux d’échec des TADs variait de 0 à 48%. La moyenne était de 13,5% (95% IC= 11.5-15.9). Ils ont pensé à évaluer l’effet du design de l’étude sur le taux d’échec des TADs, mais n’ont évalué que les essais cliniques randomisés. Ils ont trouvé que le taux d’échec des TADs dans les essais cliniques randomisés était de 13,3% (95% CI= 9.7-18)

Enfin, ils ont cherché des facteurs prédictifs de l’échec en comparant les caractéristiques de la mini vis, l’âge du patient, la mâchoire d’insertion de la mini vis. Ils n’ont rien trouvé à ce sujet.

Qu’est-ce que j’en pense ?

Précédemment j’ai déjà évoqué la possibilité qu’il y ait trop de revue systématique de qualités variables en orthodontie. J’étais donc agréablement surpris par cette revue systématique correctement menée et qui répondait à une question clinique d’importance en orthodontie. Dans leur conclusion, les auteurs ont pointé du doigt le problème que posait le risque de biais des études. Je pense que c’est un problème récurrent dans la recherche en orthodontie et que cela influence les conclusions des essais. Il est donc important d’interpréter avec précaution les résultats de cette revue systématique. C’est ce que j’ai fait et voici ce que j’ai pris en compte :

-La revue a été bien menée

-Les biais ont été évoqués clairement

-Les auteurs ont analysés les résultats d’essais cliniques et d’études prospectives

-Le résultats est donné de façon claire

-L’intervention présentait peu de risques pour le patient et son coût était faible

Ma conclusion est que le niveau de preuve de cette revue systématique est modéré à faible. Si je devais utiliser ces infirmations auprès de mes patients, je leur parlerais de l’intervalle de confiance à 95% des essais cliniques randomisés. Je leur dirais donc que le taux d’échec des TADs varie entre 10 et 18%.

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