January 18, 2018

Est-ce-que les omnipraticiens doivent faire de l’orthodontie (revu) ?

 

Dans ce premier article de 2018, je vais discuter si les omnipraticiens doivent ou non faire des traitements d’orthodontie. J’ai décidé de ré-aborder ce thème en raison des campagnes récentes d’information faites par certaines des sociétés de spécialistes, dans lesquelles elles soulignent les différences entre un spécialiste et un dentiste omnipraticien.

Le premier point que j’aimerais prendre en compte est le fait qu’un omnipraticien peut dispenser n’importe quel traitement dans lequel il est compétent. Ceci inclut l’orthodontie. Ce qui est important, c’est que le praticien décide s’il est qualifié pour et que le traitement se situe dans le cadre de sa pratique.

Alors que ce concept est largement accepté, il est influencé par les objectifs des programmes de formation dentaire initiale. Ces derniers varient d’un pays à l’autre à travers le monde. Au Royaume-Uni, les recommandations actuelles stipulent que les dentistes nouvellement diplômés doivent être compétents pour faire un diagnostic et pour savoir quand adresser leurs patients à un spécialiste. Les facultés de Chirurgie-Dentaire ne forment par leurs étudiants en dentaire à être qualifiés pour conduire des traitements orthodontiques actifs.

Ceci soulève un problème. Si un praticien veut pouvoir entreprendre des traitements orthodontiques simples mais ne souhaite pas être formé afin d’être spécialiste, alors les possibilités sont limitées. Je ne peux m’empêcher de penser que ceci laisse un « vide de formation ». Dans certains pays les praticiens peuvent acquérir de l’expérience et assister à des cours afin d’être qualifiés pour des traitements simples. Certains de ces programmes semblent être bons et sont conduits par des spécialistes avec un niveau d’encadrement élevé. Cependant, d’autres sont à plus grand risque et ont tendance à être réalisés en un week-end. Ces derniers sont répandus et sont parfois tenus par des praticiens « marginaux ». Ceci ajoute une complexité supplémentaire à cette question.

Le contre argument est que si quelqu’un veut être apte à reconnaître qu’un traitement est « simple », alors il doit être entièrement compétent dans tous les domaines de l’orthodontie. Cependant, il devrait également être possible pour des spécialistes d’identifier des cas simples et de fournir un plan de traitement à l’omnipraticien. Là encore, ceci est une pratique courante dans beaucoup de pays.

Les dernières campagnes d’information

Récemment, certaines sociétés de spécialistes ont mis en place des campagnes d’information afin d’éduquer le grand public aux avantages de consulter un spécialiste. J’ai inséré deux captures d’écran de publicité publiés par la Société des Orthodontistes de l’Ontario et l’Association Américaine des Orthodontistes (AAO).

AAO advert
Ontario advert

 

 

 

 

J’ai trouvé que la publicité de l’AAO portait à controverse et je l’ai montrée à certains de mes collègues omnipraticiens. Ils trouvaient qu’elle était condescendante, surtout du fait de l’utilisation des expressions « nettoie les dents » et « soigne les caries ». Ils m’ont fait comprendre que si nos spécialistes locaux affichaient ceci, alors ils arrêteraient de leur adresser des patients.

 

La publicité canadienne est moins dans la confrontation. De manière importante, ils soulignent que les omnipraticiens et les spécialistes doivent travailler ensemble pour rendre service aux patients. Je ne suis pas sûr à quel point ces campagnes ont été efficaces, mais au moins ces sociétés tentent de clarifier cette question pour nos patients. L’EOS (Société Orthodontique Européenne) et la WFO (Fédération Mondiale des Orthodontistes) sont complètement muettes à ce sujet.

La formation d’orthodontie courte

Je me demande si les « cours d’orthodontie de week-end » étaient la cible des publicités des sociétés de spécialistes. De manière subjective, j’ai le sentiment qu’il y a eu une augmentation de cours de 1 à 2 jours et de « certifications » dans des techniques orthodontiques. Certains éducateurs font la promotion de « nouvelles techniques » qui accélèrent le traitement. Ceci est un argument de vente pour les praticiens.

Ce type de formations soulève également la question de la personne responsable lorsqu’un traitement pour un enfant ne se passe pas bien. Il est clair que c’est le praticien traitant et non l’instructeur à distance.

J’aimerais également souligner que les spécialistes ne font pas toujours des traitements exemplaires. J’ai fait de nombreuses erreurs dans ma carrière et mes traitements n’ont pas tous bien fonctionnés. Toutefois, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a moins de risques que je fasse une erreur, comparé à un dentiste inexpérimenté qui travaille d’après les recommandations d’un instructeur à distance. De manière importante, nous devons également garder à l’esprit que certains spécialistes font des affirmations non fondées sur la vitesse et le confort des traitements, en particulier lorsqu’il s’agit des systèmes auto-ligaturants et de l’accélération des mouvements dentaires à l’aide de dispositifs vibrants

En résumé

Que devons-nous en conclure ?

Il s’agit d’une situation difficile / délicate et je vais tenter de résumer quelques points importants :

  • Les omnipraticiens et spécialistes doivent travailler au sein de leurs champs de compétences
  • Il y a probablement un risque minimal lorsque l’alignement les dents antérieures des adultes est fait par un praticien qualifié.
  • De manière plus importante, les omnipraticiens (et les spécialistes) se doivent d’informer leurs patients sur leurs compétences, leur formation et leur expertise et d’être honnêtes à propos des différentes modalités de traitement.
  • Nous devons tous éviter de tenir des affirmations non fondées concernant nos traitements.

 

 

 

 

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